Expériences collectives… avec Pierre Wittmann
Perfection
Quand on dit que les choses sont parfaites, cela ne veut pas dire qu’elles sont agréables, mais qu’elles sont réelles, « telles qu’elles sont ». Elles correspondent à la réalité, pas aux projections ou aux fantaisies de notre mental, ni à nos attentes ou nos craintes, ni à nos préférences.
La perfection est la pure perception de l’essence des choses : c’est la réalité vue avec équanimité. Elle ne suscite aucun commentaire, mais produit un indicible émerveillement.
Quand notre essence perçoit l’essence des choses, notre perfection reflète la perfection du monde. Nos connaissances et nos concepts se résorbent dans le silence et nos réactions émotionnelles se transforment en joie.
Toujours neuve, la perfection est unique, et indépendante du souvenir, de la dualité et de la comparaison. Sans cause, imprévisible, elle se manifeste spontanément.
Quand j’utilise le mot perfection, ce n’est pas dans le sens de très bien, très agréable ou le meilleur. C’est dans le sens de ce qui est réel, les choses telles qu’elles sont dans une réalité objective, et pas comme elles sont perçues subjectivement. Cette perfection transcende le bien et le mal, c’est la réalité vue avec équanimité, la pure perception de l’essence des choses.
Les projections de notre mental, nos attentes et nos craintes, ou nos préférences, nous donnent une vision dualiste et relative de la réalité, dans laquelle la perfection est rare. Si elle apparaît parfois, elle disparaît ensuite pour faire place à l’imperfection, qui est la norme, et l’une des caractéristiques du monde phénoménal.
Mais comme nous avons un vague souvenir de la perfection de l’essence des choses, nous souffrons de son absence et cherchons sans cesse à la retrouver. Nous n’acceptons donc pas la réalité telle qu’elle est, mais voudrions toujours qu’elle soit un peu différente, et corresponde à nos préférences. Alors nous la refusons, en essayant de la contrôler et de la manipuler ; mais la réalité reste ce qu’elle est, et a toujours le dernier mot.
Nous estimons que Dieu a fait une erreur en créant un monde avec des maladies, des terroristes et des dimanches de pluie. Et nous lui en voulons. Dieu a pourtant créé un monde parfait : le jardin d’Éden. Mais l’homme a mangé le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et Dieu l’a chassé du jardin. C’est symbolique, bien sûr : ce n’est pas le monde qui a changé, mais notre perception. Pour voir la perfection du monde, il faut percevoir les choses telles qu’elles sont, au-delà du bien et du mal, de l’agréable et du désagréable.
Les bouddhistes parlent de dukkha, souvent traduit par souffrance, mais qui signifie plus précisément imperfection et insatisfaction. Il y a trois sortes de dukkha. Le dukkha de la souffrance : la souffrance est douloureuse par elle-même ; le dukkha du plaisir : le plaisir n’est pas complètement satisfaisant parce qu’il contient l’incertitude de son accomplissement et de son prolongement, la crainte de sa cessation et la nature douloureuse de la lassitude et de la satiété qu’il ne manquera pas de produire ; et le dukkha inhérent à tous les phénomènes conditionnés.
La Première Noble Vérité* enseignée par le Bouddha est l’existence de dukkha : le monde phénoménal n’est pas parfait. La Seconde est la cause de dukkha : le désir – que les choses soient différentes. La Troisième est la fin de dukkha : accepter les choses telles qu’elles sont, et voir leur perfection.
Si nous percevons les choses comme bien ou mal, et donc comme imparfaites, c’est parce que nous nous focalisons sur l’événement du moment sans avoir une vision globale de la réalité, ainsi que le montre cette histoire chinoise :
Un sage avait un cheval. Un jour, son cheval disparaît. Quel malheur lui disent ses voisins, tu as perdu ton cheval. Bonheur ou malheur, qui sait, répond le sage.
Deux jours plus tard, le cheval revient avec un autre cheval. Quel bonheur lui disent ses voisins, maintenant tu as deux chevaux. Bonheur ou malheur, qui sait, répond le sage.
Le lendemain, son fils monte le nouveau cheval, fait une chute et se casse la jambe. Ce cheval t’a porté malheur disent les voisins. Bonheur ou malheur, qui sait, répond le sage.
La semaine suivante, on vient recruter tous les hommes valides pour partir en guerre. Le fils du sage n’est pas recruté…
Comme nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, jouissons du moment présent, qu’il nous paraisse agréable ou désagréable, et émerveillons-nous devant sa perfection !
Cela n’empêche pas de prendre un parapluie quand il pleut…
* Quatre Nobles Vérités : ce sont les Vérités de la souffrance, de l’origine de la souffrance, de la cessation de la souffrance et de la voie conduisant à la cessation de la souffrance, ou Noble Voie Octuple. Les Quatre Nobles Vérités sont considérées comme la base de l’enseignement du Bouddha et sont reconnues comme telle par tous les bouddhistes.
2 janvier 2016, Chiang Mai
Regarder la vie
Regarder la vie est le nom que je donne à une série de textes tirés de mes écrits autobiographiques : extraits de mon Journal ou Réflexions sur l’art et la spiritualité.
Ces regards, qui sont l’essence de mon Journal, sont également l’essence de ma vie, et peut-être aussi l’œuvre de ma vie. Je pense souvent que je devrais cesser de me disperser dans tant d'activités futiles pour consacrer la fin de ma vie à peaufiner cette œuvre essentielle. Afin que mes regards les plus éclairés sur la vie inspirent ceux qui les croiseront à poser de nouveaux regards sur la vie.
Car l'essence de la vie, n'est-ce pas l’art de savoir, en toute circonstance, la regarder avec tendresse, sagesse et bienveillance ?
Peinture et écriture
La peinture et l’écriture sont mes deux manières d’exprimer, et de partager, les regards que je pose sur ma vie, et sur la vie.
Sur ce site, comme le suggère Roland Barthes dans l’Empire des signes, les textes ne commentent pas les peintures, et les peintures n’illustrent pas les textes : leurs rencontres fortuites révèlent la nature imprévisible de la vie.
Regarder la vie – m’émerveiller chaque jour devant son indicible beauté et découvrir la vraie nature des choses, une réalité qui dépasse la fiction et l’imagination – est une inépuisable source d’inspiration qui m’invite à Aimer la vie, en toutes circonstances.
Afin de mieux comprendre le projet Regarder la vie, je vous conseille de lire les articles suivants :
Regarder la vie : L’essence et l’œuvre de ma vie
Aimer la vie : La voie de la lumière
Penser autrement : Quelle vérité croire ?
Pour donner une vue d’ensemble de mes regards sur la vie, je les ai postés sur une nouvelle série de sites web où ils sont groupés par thèmes : un classement ludique et impromptu qui pointe sur les sujets que me tiennent à cœur…
Aimer la vie
Aimer la vie – 2
Art et création
Art et création - 2
Co-créer le changement
Conseils du cœur
Créer un monde spirituel
Émerveillements
Éveiller l’humanité
Expériences collectives
Expériences personnelles
Expériences spirituelles
Graines de sagesse
Imaginer un nouveau monde
Imaginer un nouveau monde - 2
Nouvelle réalité
Nouvelle réalité - 2
Penser autrement
Questions existentielles
Regarder la vie
Souvenirs de voyages
Un monde sans argent
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Les illustrations de ce site sont des peintures de Pierre Wittmann.